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8 janvier 2005

Les drapeaux allemands sont tous en berne, suite à la catastrophe en Asie du sud-est qui a causé des centaines de milliers de morts.

8 janvier 2005

La semaine dernière, avec Philippe, Isabelle et leurs deux enfants, nous avons visité le Burg Hohenzollern. Une colline boisée, de la neige partout, et au sommet, comme surgi d'une légende ancienne, le château et ses tours pointues. Longue montée à pied depuis le parking. En haut, deux imposants soldats de pierre, armés de lances, gardent l'entrée en surveillant les environs. A l'intérieur, un dragon doit sûrement sommeiller auprès d'un vaste butin. Nous n'avons cependant pas pu vérifier cela de près. La visite des pièces d'un château avec des enfants en bas âge nécessite une certaine dose de volonté, d'énergie, de courage, d'abnégation et d'inconscience. Nous nous sentions sous-qualifiés. En revanche, pour le resto, il suffit juste d'avoir faim et de l'argent. Et, ô heureuse surprise, le restaurant du château propose des plats bon marché qui valent le détour.

D'autres photos du château sont exposées dans la rubrique "Balade en Allemagne".

9 janvier 2005, "avec un ciel si bas qu'un Père Noël s'est pendu"

Tiens, ils ont retiré le corps du Père Noël. Il était sans doute en état de décomposition avancée, malgré la froidure de l'hiver. Dans la rue perpendiculaire à la nôtre, et qui commence juste en face de notre maison, des riverains avaient accroché, au début du mois de décembre, une grosse poupée Père Noël sur leur mur. Petit papa Noël faisait du surplace le long de la façade. Il pendouillait à son fil, figure immobile et pathétique, juste en dessous d'une fenêtre. Sous le ciel gris, battu par le vent mauvais, trempé de pluie-neige, le pendu avait triste allure. Ca sentait le sapin... ambiance de suicide seyant si bien aux dimanches après-midi pluvieux, avec Drucker à la télé. Bon, ils l'ont retiré. On va l'oublier pendant un an.

Puisqu'on parle de sapin... à l'angle de la Haussmanstrasse et de la Abelsbergstrasse reposent tout un tas de sapins, amoncelés les uns sur les autres. Noël, c'est fini pour eux. Les voici déposés dans un pré-cimetière. Les gens les mettent là. Voilà, ciao les sapins. Ils seront par la suite transférés dans des camions-bennes, et acheminés ailleurs, en route pour un monde meilleur.

 

15 janvier 2005

En face de chez nous commence une rue. Pas très longue, ni très large, sans trottoir. Elle est bordée de maisonnettes bien alignées et proprettes, des maisons de ville. Ca me rappelle la banlieue parisienne. A Saint-Denis, il y a une rue comme ça. A la porte de la Chapelle, vous prenez la R.N. 1 en direction de Saint-Denis, Pierrefitte (*) et Stains. A droite, le Stade de France. Vous poursuivez votre route. A un moment, il y a un virage qui part vers la gauche, avec une boucherie musulmane dans le coin. Un peu plus haut... elle est là, sur la droite. En voiture, la vision est furtive, on aperçoit la rue en perspective une demi-seconde, tout en continuant vers le nord. Un jour, il faudra que je m'y arrête, là-bas, dans cette rue de Saint-Denis, histoire de constater qu'elle est en fait différente de celle d'en face. Enfin, d'ores et déjà, je connais au moins un point commun. C'est pas si mal. Il s'agit de notre voisin, Mohamed (**). Il vient du Maroc. D'ailleurs, quand j'y pense... avec un voisin marocain et une nourrice algérienne, il m'arrive parfois de me demander si nous n'habitons pas en fait à Saint-Denis.

(*) Cette ville s'appelle en fait Pierrefitte-sur-Seine, et, caractéristique intéressante, n'est traversée par aucun cours d'eau.

(**) J'en profite au passage pour dire que Mohamed est un docteur ès mathématiques employé par une grosse banque de Stuttgart.

22 janvier 2005

Notre maison, sise au 12 de la Luisenstrasse, fut bâtie au début des années 20 du siècle dernier. Une vingtaine d'années plus tard, une pluie de bombes s'abattit sur la ville, qui fut détruite environ de moitié. Notre maison se trouva probablement aux premières loges... Le trajet pour se rendre à la station "Brendle Grossmarkt", située sur la ligne U4 du U-Bahn, dure quatre minutes. La zone qui s'étend de la station jusqu'au Neckar se compose de hautes cheminées d'usine, de bâtiments industriels et de tuyauteries diverses. L'endroit est en partie occupé par un imposant marché de vente en gros, une sorte de Rungis local (d'où le nom de la station "Brendle Grossmarkt"). Un panneau métallique, planté à l'entrée de la voie d'accès au marché, informe les passants à propos de l'histoire du lieu. Dans les années 1940 se trouvait là une prison militaire. Un jour, les bombes tombèrent du ciel. 434 hommes périrent, des Français, des Belges, des Russes et des Allemands.

29 janvier 2005

C'est récurrent. Pas obsessionnel du tout, mais de temps en temps, ça me revient, quand je croise une petite vieille dans la rue. Je me demande ce qu'elle a bien pu faire ou dire ou savoir tout au long des années noires du nazisme. Je suis curieux. La ville paraît si différente de ce qu'elle a dû être dans les années 30 et 40 du siècle dernier. Dans la Königstrasse, la grande artère piétonne du centre-ville, la foule du samedi après-midi défile en nombre, compacte et multi-cuturelle (on dit "multi-kulti", en allemand). On y croise des Turcs, des Slaves, des Européens de l'ouest, et autres, comme dans toute grande ville occidentale qui se respecte (*). Il y a même des Juifs.

En Allemagne, les crimes du nazisme font fréquemment l'objet de débats dans le monde des médias, des politiques et des universitaires. Particulièrement, ces mois-ci, en raison de la sortie du film "Der Untergang" ("La chute", en français), de l'anniversaire de la libération d'Auschwitz et de certains propos choquants prononcés à l'occasion par des élus du NPD (parti d'extrême droite représenté en ex-Allemagne de l'Est). Les discussions vont bon train. Seules les petites vieilles demeurent silencieuses. Enfin, une bonne partie d'entre elles, je suppose, ainsi que tout un tas de gens qui préfèrent ne pas évoquer le passé trop en détail.

(*) Environ un quart de la population de Stuttgart est d'origine étrangère (cf. l'encyclopédie Wikipédia).

29 janvier 2005

Ah oui, au fait... Notre nouvelle maison est comme ça :

Côté rue
Ca, c'est le petit kiosque en bois pour les apéros, euh... l'été quand il faut beau
Côté jardin, avec la véranda (et la parabole qu'on va déloger de là pour la placer plus haut, à côté de l'antenne hertzienne)

 

 
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