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vendredi 18 avril 2008
La boîte
- Dans quelle boîte travailles-tu ?
- Dans une boîte de verre et de béton, grise, parallélépipédique. A vue d'oeil, elle mesure dans les 150 m de longueur, 50 de largeur et 25 de hauteur. Elle se trouve dans la banlieue sud de la ville, très à l'extérieur, à une trentaine de kilomètres du centre. L'hiver, il fait plus froid là-bas. Certains matins, un nuage blanc stagne sur le parking. A deux pas de là, un ensemble de tuyaux argentés fixés au sol produisent cette fumée inodore qui reste là longtemps. La boîte de couleur grise est ceinte d'une quinzaine de poteaux d'environ 2, 15 m. Rien de visible ne les relie l'un à l'autre. Ces objets de métal et de plexiglas noir ont l'aspect de monolithes énigmatiques. Je me suis approché une fois de l'un d'eux pour ne constater que silence et opacité. La boîte de couleur grise a d'ailleurs un surnom : Alcatraz. Les gens ont commencé à l'appeler ainsi après la mise en place de passages d'accès contrôlés par des détecteurs de badge. Impossible d'entrer dans Alcatraz sans son petit carré de plastique magnétisé. Dans le sens de la sortie, c'est plus simple, il suffit juste de pousser l'une des multiples portes tambour positionnées en plusieurs points pour retrouver le parking et un peu de liberté. Un accident a peut-être eu lieu récemment, car les portes tambour sont désormais équipées de coussins protecteurs destinés à adoucir un choc éventuel avec la tête. Un type aurait tenté la belle en se précipitant trop... Peut-être a-t-il simplement suivi à la lettre la consigne donnée par les panneaux d'évacuation. Depuis le parking jusqu'à mon bureau installé tout au fond à droite du premier étage, j'en ai compté quatre. Ils sont tous identiques - un bonhomme blanc qui court sur un fond vert - définis par quelque officine européenne de standardisation. En voici un :
Le matin, je franchis la porte d'accès requérant la présentation du badge, bip-bip impersonnel de la machine, j'atteins l'escalier et passe devant le premier panneau d'évacuation, puis le deuxième, le troisième et enfin le quatrième. Je comprends bien le message envoyé, je ne suis pas idiot. Il est effectivement absurde d'aller à contre-sens. Je parviens pourtant à mon bureau, donne un bonjour discret à mon collègue, et en guise de capitulation, j'allume l'ordinateur pour gagner ma vie. L'écran plat s'illumine et m'envoie des signaux familiers.
jeudi 24 janvier 2008
Take a walk on the wild side
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Voici l'occasion de se rincer gentiment les yeux tout en prétextant l'alibi culturel.
Je vous propose de faire un tour ici, sur l'excellent site Eines Tages conçu par le fameux magazine allemand der Spiegel. L'objectif du site est de mettre en ligne une encyclopédie de la "petite histoire" et des anecdotes que tout un chacun peut alimenter en articles. Le lien que j'ai collé pointe vers une page consacrée à des photos prises par un certain Günter Zint. Notre homme a pas mal trainé ses guêtres dans l'antre mondialement connue de la débauche hambourgeoise : le quartier de Sankt Pauli dont la rue Reeperbahn compose l'artère principale. Il y a photographié la faune locale, riverains, prostituées, clients réguliers ou de passage, poivrots, artistes de rue, célébrités du rock venues s'encanailler,... Lennon a d'ailleurs pas mal écumé le coin et fait les quatre cents coups avec ses camarades Beatles lors de leurs jeunes années de pré-célébrité. On lui attribue la sentence définitive : "I might have been born in Liverpool but I grew up in Hamburg". Voilà une façon élégante et laconique de faire allusion à la panoplie des services et plaisirs dispensés par les commerces et professions du voisinage. |
Explication des photos à l'attention des non-germanophones (personne n'est parfait) :
- Photo 01 : un type de passage dans une belle Mercedes 300 SL décap' (le plus beau modèle jamais produit par la société stuttgartoise) et une fille à poil. Rien de particulier à ajouter, on se trouve sur la Reeperbahn, donc pas de quoi s'offusquer.
- Photo 02 : un pilier du bar à striptease Oben-Ohne-Bar (le "bar topless"), surnommé "Fuzzy", tellement souvent là qu'il a le droit de dormir dans une des chambres du bar.
- Photo 03 : Domenica la "pute au coeur d'or", la reine SM du quartier reconvertie avec l'âge dans le social (aide aux prostituées droguées).
- Photo 04 : Eric Burdon, star anglaise du rock. Pour la reparution du célèbre House of the Rising Sun (le morceau que tous les guitaristes débutants s'escriment à reproduire), il a tenu à être immortalisé dans un bar à putes. Quiconque connaissant les paroles de cette chanson ne pourra qu'approuver le choix. Sa compagne d'alors se trouve également sur la photo en compagnie des prostituées.
- Photo 05 : photo étonnante. Sur mon écran, j'ai l'impression que la femme nue n'a pas de tête. La pièce privée exiguë où la belle en tenue d'Adam trinque porte le doux nom de "séparée" dans la langue de Goethe.
- Photo 06 : le proprio du bar a posté une affiche priant très poliment les meurtriers de son frère de ne pas entrer, des fois qu'ils auraient une petite soif. A Sankt Pauli, se tirer dessus ne constitue pas un motif légitime justifiant l'emploi de tournures discourtoises.
- Photo 07 : Jimi Hendrix et sa bande en promo pour Hey Joe. Au moment où la photo est prise, il vient juste de se faire virer de sa chambre d'hôtel (musique trop forte).
- Photo 08 : Pete Townshend (The Who) passablement défoncé. Il a quand même eu la présence d'esprit de planquer son pétard derrière la bouteille de bière juste avant le clic de l'objectif.
- Photo 09 : Zappa et sa bande. Photo bizarrement insérée dans ce diaporama, vu qu'elle n'a pas été prise à Sankt Pauli.
- Photo 10 : un SDF dans la merde et qui t'emmerde (pour paraphraser le grand poète Philippe Katerine).
- Photo 11 : une personnalité du coin. Surnom : Turbo-Rudi, le chroniqueur de Sankt Pauli, roi de la machine à écrire. Ca me rappelle une anecdote marrante à propos du critique de rock Lester Bangs qui avait accompagné un groupe de rock sur scène le temps d'une chanson en tapant comme un dératé sur sa machine à écrire.
- Photo 12 : comme dans les vieux films muets slapstick, Harold Llyod & co... Un pochtron en canotier qui fait la bise au poteau. Bing ! A noter : la petite fille témoin de la scène semble incommodée alors que son père trouve tout cela plutôt rigolo.
- Photo 13 : une artiste de rue qui fait un peu de gym sur la chaussée en attendant la venue du soir.
- Photo 14 : ils ont pensé à tout... Accès à l'Eros Center spécialement aménagé pour les gens en chaise roulante.
- Photo 15 : deux autres célébrités locales, Bayer et son copain Zwerg ("le nain").
- Photo 16 : dodo dans la rue histoire de cuver sa bière et reprendre des forces.
- Photo 17 : Udo Lindenberg, artiste connu en Allemagne, fringué sur la photo un peu comme Mick Jagger à l'époque du Rock 'n' Roll Circus.
- Photo 18 : le photographe Günter Zint, son chat,...
- Photo 19 : ... et son bouquin.
Restons dans le même sujet avec des photos prises dans un bar de la Reeperbahn, le Café Lehmitz. On y voit des paumés du petit matin, pochtrons, camés et vieilles prostituées pas timides devant l'objectif (mais bon... être timide dans la prostitution, je suppose que ce n'est pas un atout pour durer dans le métier). Tout ce petit monde de la marge vient se retrouver et boire un verre ou deux dans ce rade un peu sordide certes, mais qui représente un vrai lieu de rencontre, de chaleur, de solidarité et de tolérance. On voit aisément que le photographe éprouve une tendresse non feinte pour les personnages qu'il capture sur la pellicule.
Et histoire de sourire un peu, dans un domaine tout autre... quelques extraits d'une version turque de Tarzan. Et oui, ça existe : Tarzan à Istanbul, millésimé 1952. Ma foi, un Tarzan turc, pourquoi pas ? Ca ne semble pas moins légitime que le légendaire beau blond Johnny Weissmueller. Je me réjouis à l'idée qu'il y a peut-être dans quelque bibliothèque cinématographique un Tarzan, mettons... mexicain avec une grosse moustache ! Ca aurait de l'allure.
dimanche 08 juillet 2007
Un combat de titans
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A ma droite, une Mercedes, grande spécialité de mon bled, décapotable, probablement le modèle CLK, très classe, pilotée comme il se doit par un cacou flambeur. A ma gauche, une mémé ayant visiblement oublié qu'elle vit encore et qu'elle avait l'intention initiale de traverser la rue. Les protagonistes sont prêts, le combat peut commencer... A apprécier avec le son allumé. Notons au passage qu'on ne plaisante pas avec la sécurité chez Mercedes. >> Cliquer ici pour visionner la vidéo. |
Yakety Sax
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Je m'adresse aux "mélomaniaques", ceux pour qui la vie ne vaut pas d'être vécue sans un shoot quotidien de musique. Bon là, je viens de souffler mes 35 bougies. Certes, j'ai encore du chemin à faire, enfin normalement... Mais j'ai déjà quelques heures de vol au compteur. Suffisamment pour estimer à présent que la meilleure chanson du monde, vraiment la mieux de toutes, que les gens devront passer à mon enterrement, c'est à mon humble avis celle du générique de fin de Benny Hill. Je viens encore de la réécouter ce matin. Insurpassable. L'air en question s'intitule Yakety Sax. Il est même possible d'en apprendre plus à son propos dans l'incontournable Wikipédia. J'ai passé la chanson hier dans la salle à manger, à l'heure de l'apéro. Mes deux filles ont réagi au quart de tour à l'excitante mélodie menée tambour battant par un saxophone fou. Elles ont gigoté leur popotin à en perdre haleine, en compagnie de leur père qui faisait de même. Vu leur jeune âge, elles n'ont bien entendu jamais vu un seul épisode de Benny Hill. Nonobstant ce trou béant dans leur bagage culturel, le charme de Yakety Sax a opéré à merveille sur elles. |
En ce qui me concerne, la mélodie de Yakety Sax est effectivement étroitement associée aux souvenirs des sketches de Benny Hill. En particulier, deux superbes images restent à jamais ancrées dans mon esprit :
Ces images-là combinés à la musique speedée de Yakety Sax confèrent à l'auditeur l'avantageux pouvoir de tourner en dérision les choses injustement surévaluées. Un tracas vous obsède ? Zou ! un petit coup de Yakety Sax remet les idées à l'endroit et crée de la perspective. Tel problème tantôt omniprésent apparaît désormais sous son vrai jour, relativisé, voire devenu insignifiant. Grâce soit rendue à Boots Randolph et James Q. "Spider" Rich, les compositeurs de Yakety Sax, et bien sûr à Benny Hill pour son goût hors-pair en matière de musique et de couillonneries désopilantes. Certes, revoir un épisode de son émission ne produirait probablement pas un effet à la hauteur des souvenirs évoqués ci-dessus, mais peu importe. Tiens ! justement, un dernier souvenir pour clore le sujet. Benny Hill se trouve sur la Côte d'Azur. Il participe à une partie de pétanque et c'est à son tour de jouer. Il se pose évidemment l'éternelle question, la seule qui vaille : "Je la tire ou je la pointe ?“ Et pendant qu'il considère avec soin les deux options, alors qu'il balance le pour et le contre, les yeux rivés sur le cochonnet, il fait rebondir sa boule par terre, à la manière d'un joueur de tennis sur le point de servir. Toujours présent à l'appel question déconnante, ce Benny Hill ! |
samedi 12 mai 2007
Elections présidentielles 2007 - 2ème tour - Bade-Wurtemberg
Résultat du 2ème tour - Bade-Wurtemberg
Inscrits |
13358 |
Votants |
3762 |
Taux de participation |
27,77% |
Candidat |
Suffrage |
Pourcentage |
Ségolène Royal |
2102 |
56,67% |
Nicolas Sarkozy |
1607 |
43,33% |
Total des suffrages exprimés |
3709 |
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En dépit du résultat favorable à Ségolène Royal dans le Sud-Ouest de l'Allemagne, la photo qui va orner l'intérieur des bâtiments publics français pendant au moins cinq ans est donc...
samedi 28 avril 2007
Elections présidentielles 2007 - 1er tour - Bade-Wurtemberg
Sur ce site, pas de précipitation...Rilax, Max... Voici les résultats du 1er tour des élections présidentielles de 2007, une semaine après le vote.
dimanche 15 avril 2007
J. Christ à ma table
La société anonyme pour laquelle je verse sang et eau au quotidien en échange d'un salaire de misère (1), qui surfe élégamment sur la vague boursière mondialisée, glisse sans bruit telle une nef oblongue sur un océan d'actions wallstreetées, cette société qui embrasse la terre entière, particulièrement ces coins lointains riches en couleurs, aux contrastes magnifiés par le talent des photographes de Géo et National Geographic, où la social-démocratie, la sécu, les salaires décents, tout ça... triomphent pour le bienfait de l'humanité, cette société-là, que je me bornerai à désigner par les initiales de son nom afin d'éviter toute publicité malvenue et tout procès aux effets néfastes pour mon ataraxie personnelle, bref, HP possède un atout de choc, le joker ultime : J. Christ.
Chez IBM, ils ne sont pas près de gagner la partie, ils peuvent d'ores et déjà lâcher l'éponge, les malheureux. Pas la peine d'insister... J. Christ a choisi son camp, il a reconnu les siens, les véritables croisés de la technologie de l'information touchés par la grâce divine.
Bon d'accord, le "J", c'est pour "Johann", et le Johann en question parle avec l'accent souabe. Il n'empêche, sur la carte de visite, "J. Christ", ça pose son homme. Mais est-ce vraiment un homme, avec un nom pareil ? Le doute naît... Tel un poison froid injecté dans la veine du bras, il circule lentement mais sûrement dans le réseau sanguin, il déploie ses ailes sombres, son flot glacé atteint chaque capillaire. Le désarroi, l'angoisse ont planté leur drapeau noir au plus profond du réseau neuronal désorienté. La tourmente, l'horreur... c'est l'horreur, au coeur des ténèbres. Enfin bref, trêve de noir bavardage influencé par l'écoute du Cupid de Kat Onoma, revenons à nos moutons, voire à nos agneaux pascals... Le client y réfléchit à deux fois en voyant "J. Christ" écrit sur la carte de visite. Peut-il sans danger préférer négocier avec Schmidt de chez IBM en face plutôt qu'avec J. Christ de chez HP ? S'il choisit Schmidt, ne risque-t-il pas de voir une invasion de grenouilles frapper soudainement sa maison de maître en pierres apparentes, rénovée, toute chouette, bien planquée à l'ombre des cyprès dont l'arrière-pays toscan s'enorgueillit?
Quelques points intéressants à relever : primo, J. Christ a un chef prénommé Heinz. J'ai consulté l'annuaire interne, je confirme. Son chef s'appelle comme ça. Quiconque souhaite évoquer la Sainte Trinité, le Fils, le Père et le Saint Frusquin, saura désormais que le Père en question s'appelle Heinz. Pour s'en souvenir, pensez à la marque de ketchup.
Deuxio, J. Christ fait des "slurps" avec sa bouche quand il mange des spaghettis. J'étais à sa table récemment, j'ai tout bien observé. Il est grand, la cinquantaine, avec un sourire charmeur. Il a de l'esprit, du sain esprit (hu, hu, hu...). Pas bête du tout. Il nous a gratifié de remarques pertinentes, closes par des chutes humoristiques de bon aloi. Bien comme il faut, l'honnête homme sympathique, un gars respectable, ecce homo, dans toute sa dignité... sauf qu'il y a les "slurps" façon Ces gens-là de Brel, qui cassent un peu le charme. Du coup, ça m'a perturbé et j'ai oublié de compter le nombre de convives.
Voilà, j'ai fait mon Judas, j'ai balancé, je suis passé à table... à laquelle J. Christ fait du bruit quand il suce ses spaghettis.
(1) Non, je n'exagère pas, la vérité si je mens. Tiens, je ne paie pas l'ISF, enfin cette année pas encore, ça en dit long, non ?
dimanche 25 mars 2007
Le bon mot
Bernard Poignant, député européen socialiste, livre un commentaire savoureux à propos des trois principaux candidats à la présidentielle 2007, actuellement au coude à coude dans les sondages :
"Les Français ont peur de Sarkozy parce qu’ils savent ce qu’il va faire. Ils ont peur de Ségolène Royal parce qu’ils ne savent pas toujours très bien ce qu’elle va faire, et ils ont peur de François Bayrou parce qu’ils ne voient pas comment il va faire..."
dimanche 14 janvier 2007
dimanche 21 mai 2006
Coupe des Champions
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Suite aux conseils de mon frère, j'ai lu l'article de Grégory Schneider dans Libé à propos de la finale de la Coupe des Champions opposant Arsenal au Barça. En voilà du bon reportage, bien écrit et bien ficelé ! Du qui fait regretter l'auteur de ces lignes d'avoir manqué le combat final qui se conclua par la victoire des Catalans. La prose de Schneider vole haut, loin au-dessus de l'infâme marigot clearstreamien. Pas de pantalonnade à la Ribouldingue, Filochard, Croquignol, Rondot, Gergorin, de Villepin, j'en passe et des meilleures. On est dans le sérieux, là. Cela dit, une constatation s'impose, alors que la Coupe du Monde approche. Lire sur le foot et en parler, évoquer les petites anedoctes, les matches de légende, les poteaux carrés, Platini qui t'envoie une fusée qui glisse, pfuit !... sous le bidon d'Arconada, c'est généralement mieux que de voir 95% des matches. Mais, mais... les 5% restants... ah!... ceux-là, on s'en mord les doigts de ne pas les avoir vus. |
dimanche 04 décembre 2005
A nouveau Noël
Tiens, le pendu de Noël se balance à nouveau au bout de sa corde dans la rue que l'on peut voir en perspective depuis la fenêtre de notre cuisine. Noël est de retour !
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Quant à l'auteur de ces lignes, il a aujourd'hui le nez aussi bouché que les perspectives d'avenir d'un jeune de banlieue. Vivement la retraite qu'on puisse immigrer en hiver dans le sud de l'Espagne ! |
dimanche 18 septembre 2005
Nous partîmes cinq cents...
« Sous moi donc cette troupe s'avance,
Et porte sur le front une
mâle assurance.
Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt
renfort
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port, [...] »
Pierre
Corneille, Le Cid, Acte 4 , Scène 3
Chez HP, la direction a emprunté une route différente. La multinationale Hewlett-Packard emploie actuellement dans le monde entier environ 150 000 personnes (dont moi, depuis 1997). Récemment, Mark Hurd a pris la place de Carly Fiorina dans le fauteuil du P.D.G. Cette dernière, qui décida de fusionner HP avec Compaq, fut débarquée il y a quelques mois par le conseil d'administration. Raison invoquée : incapacité de la patronne à favoriser la croissance de la valeur de l'action HP. Il est vrai que celle-ci n'a jamais vraiment décollé tout au long du règne de Fiorina. Exit Carly, donc, avec en poche un pactole impressionnant accordé en dépit de son échec patent. Peu de gens l'ont regrettée. Mark Hurd, son remplaçant, a comme objectif de faire grimper l'action HP. S'en suit une politique de restructuration massive, de réduction des coûts, de rationalisation des processus et de licenciements à grande échelle. En France, les radios en parlent, les journaux en parlent, tout le monde en parle ces jours-ci... Le maire de Grenoble s'offusque, s'emporte. Il voit rouge. HP est en effet le plus gros employeur privé de la région Rhône-Alpes. Le maire de Grenoble donne donc son avis dans Le Monde. Il achète son billet d'avion pour San Francisco et réserve une voiture qui le conduira à Palo Alto, où se trouve le siège de la société. Mais, le maire de Grenoble, c'est peu de chose.
Nos partîmes donc 150 000, et poussâmes par-dessus bord 10% de l'équipage, uniquement des gens sélectionnés dans les “high cost countries”. Dans certains pays, la proportion de personnes à qui l'on s'apprête à annoncer «Vous êtes le maillon faible, au revoir» s'avère sensiblement plus élevée. En France, 25% des matelots partiront à la baille. En Allemagne, on parle plutôt de 16% ; cela semble être dans la moyenne européenne. A la fin de l'exercice fiscal 2005, la valeur de l'action devrait monter autour des 30 dollars. Elle a repris son ascension depuis juillet dernier, suite à l'officialisation du plan de restructuration.
Une fois son objectif atteint, le P.D.G. de HP pourra souffler un peu pendant les fêtes de fin d'année, le devoir accompli, en compagnie de sa famille réunie autour du traditionnel sapin. Autour du sapin seront probablement aussi disposés une multitude de gros cadeaux dont la plupart viennent de manufactures chinoises.
dimanche 10 juillet 2005
Tour de France
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Petites notes saisies à propos du Tour de France, qui a fait étape
pas loin de chez nous. |
samedi 29 janvier 2005
dimanche 25 janvier 2004
Stuttgart sous les bombes
C'est pas des blagues. J'y étais... avec des témoins. Ca pétait de
partout !
La suite ici : et
hop !